Nivaria Tejera, documents

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Paris-Scarabée

 

L'écrivain cubaine Nivaria Tejera fut découverte en France par Maurice Nadeau qui publia aux Lettres Nouvelles en 1958 son premier roman, Le Ravin, désormais réédité chez Actes Sud. De ce premier livre dans lequel Nivaria Tejera revenait sur l'incarcération de son père dans les prisons de Franco, puisqu'elle vécut d'abord sur les îles Canaries, à Somnambule du soleil (Lettres Nouvelles, 1970), marqué par son exil de Cuba dans les années soixante, Nivaria Tejera aura traversé plusieurs fois les océans. Quittant sa ville natale en 54 pour Paris, y revenant en 1959 lors de la révolution socialiste (il y eut alors cette grande fête avec, entre autres, Michel Leiris), elle sera d'abord secrétaire d'État à la culture de ce pays, puis attaché culturel à Paris, à Rome, avant de rompre définitivement avec Cuba lors de l'avènement du Parti unique en 1960.

Entre temps, Nivaria Tejera n'a jamais cessé d'écrire, de la prose, mais aussi de la poésie, et d'être publiée, à Cuba (trois recueils de poésie entre 1949 et 52, ainsi que son roman Le Ravin en 1959), puis exclusivement en dehors de son pays, jusqu'à aujourd'hui où paraît en France un premier recueil de poésie, Paris Scarabée. Écrits entre 1954 et 1959 dans cette même ville, les poèmes de Nivaria Tejera ne sont pas abstraits ni maniéristes, mais directs, abrupts ; ils s'apparentent à un "Torrent de la vue" dans lequel la ville apparaît par flashs, éclatée. Le quotidien s'y marque avec insistance :

 

"La nuit brûle sur le toit transparent du marché

près d'un chat qui surveille la cuisson

D'un poulet/(...)brûle (...)

Dans mes os

Dans la poêle

Dans ma tête pourrie".

 

Le ton est donné, Tejera, c'est cette violence coupante, un langage "frappé d'images", dans lequel toute la concrétude des odeurs, des lieux, des pans du réel, se marque face à la solitude, au temps qui inéluctablement fuit :

 

"Pour que le temps tombe goutte à goutte sur les carreaux

Ne s'échappe pas

Ne se perde pas

je vais y mettre une coupe un chiffon

Ma tête a soif".

 

Emmanuel Laugier

Le Matricule des anges N°12, juin 1995.

 

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D’origine cubaine, Nivaria Tejera fuit la dictature castriste dans les années 60 pour s’installer à Paris. En 1987, paraît la traduction française de « Fuir la spirale » par Jean-Marie Saint Lu, aux éditions Actes Sud. Marquée par les thématiques du déracinement, de la dictature et de la révolte, l’œuvre expérimente une écriture naviguant entre prose et poésie, caractérisée par un rythme proche de l’oralité. En 2005, séduit par cette écriture singulière, le Groupe anonyme adapte cette œuvre en une création sonore et visuelle.

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PARIS SCARABEE

        I.S.B.N.  2-908007-36-3
        Paris Scarabée
        50 pages - Prix : 15,24 eurosNIVARIA TEJERA - Paris Scarabée

 

Nivaria Tejera est cubaine. Découverte en France par Maurice Nadeau, elle a construit une œuvre poétique et romanesque dont l’exil et l’errance forment le motif principal. Les lieux traversés, d’abord source d’espoir, déçoivent, et enferment le poète dans la solitude et l’anesthésie des sens. Comme si la liberté s’était perdue dans le mouvement du départ, et ne pouvait se retrouver que grâce à un retour rêvé sur les terres originelles.

Choix de poèmes ornés d'un dessin de l'auteur. Traduit de l'espagnol par l'auteur et Nicole Laurent-Catrice. Préface de Maurice Nadeau : « Un Paris retourné sur sa carapace et dont l'auteur parcourt les veines pétrifiées. Nivaria a englouti Paris, elle est faite des murs, des rues de Paris, de son fleuve...»

Traduit de l'espagnol par Nicole Laurent Catrice et l'auteur.

Edts Ulysse Fin de siècle, 48p, 100 F.

 

On voit Paris dans ces poèmes écrits dans la capitale entre 1954 et 1959, par une Cubaine auteur d'un roman, Le ravin.

Ce peut être un Paris parfois triste, puisque "les ruines ne peuvent nous envahir, les cerises sont pleines à chaque printemps, et les oiseaux chantent  toujours". On voit pourtant aussi les ruines, les destructions, les choses disparues et les "os déterrés".

Libération

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La cubana Nivaria Tejera "abre puertas herrumbrosas" del régimen castrista en 'Espero la noche para soñarte, revolución'
El pueblo cubano "está cansado de su frustración vital ante cada amanecer, que le anuncia que ha de afrontar un día como el anterior"

La escritora cubana Nivaria Tejera abre en su última obra, 'Espero la noche para soñarte, revolución', publicada por la editorial El Olivo Azul, "puertas herrumbrosas" que los medios de comunicación cubanos "han salvaguardado sin ética ni conciencia" como consecuencia del régimen castrista instaurado en la isla caribeña.

En una entrevista concedida a Europa Press, Tejera ha manifestado que en este libro lleva a cabo "un monólogo apuntando sin ambages hacia un diálogo con los lectores que aspira a convertirlos, sin titubeos, en sus cómplices haciéndoles revivir otras dimensiones de la reflexión, rompiendo eslabones y derrumbando tantas tapias oscurantistas".

Con el propósito de "hacer un análisis crítico al régimen dictatorial castrista", la escritora cubana ha hecho una revisión de sus vivencias pero, sobre todo, las ha rememorado "como una ficción para zafarla de su aplastante monotonía". 'Espero la noche para soñarte, revolución' es, ha expresado, "la ficción desvelada por una cámara de espejos que el discóbolo de la pesadilla, de lo que fuera un sueño, ha extraído de aquel remolino durante años".

En la historia, tiempos y espacios "se superponen, se entrechocan, retroceden o se adelantan en unos trazados de espátula creativa, única forma de dar cabida a ese vericueto desolador en que se transforman las revoluciones para que así, todo cambie un poco, ceda un poco y poder volver a respirar".

Es de esta forma como Nivaria Tejera da fe del "escabroso itinerario de la dictadura en que se transforma lo que osó llamarse Revolución desde que se instala en el poder y con la esperanza de que por medio de la escritura, siempre indagadora y desafiante, pudiera demolirla".

Así, ha asegurado que no cree que "únicamente a través de análisis lineales se adentre a fondo en las horribles vivencias de quienes sufren su opresión cotidianamente", sino "martilleando sin titubeos contra sus consignas bien calculadas e incesantemente renovadas en vistas a no se sabe qué meta incógnita que hace de todos sus irremediables blancos, tarde o temprano sus condenados".

En relación a su pronóstico con respecto a la situación actual de Cuba, ha asegurado a Europa Press que resulta "imposible hacerlo, pues todo pronóstico ha fallado", sin embargo, la escritora sugiere "mirar 40 años atrás y juzgar qué puede esperarse del futuro de la isla". Al hilo, ha añadido que el pueblo cubano "está muy cansado, hastiado, lleno de rencor, de su frustración vital ante cada amanecer, que le anuncia incesantemente que ha de afrontar otro día como el día anterior".

Asimismo, Tejera ha aseverado que "el tiempo que pasa es irreparable y recuperar esa fuerza popular que exigen los cambios sociales desde el prisma de tanta destrucción sería utópico", por lo que, aunque asegura que "la democracia es nuestro corpus identificador, su reconquista será imprevisible, lenta y dolorosa".

Declaraciones estas que ha querido aclarar apuntando un "párrafo resumidor" perteneciente a su libro, "el marxismo por procuración ha atravesado los cuerpos y las mentes como una gruesa barra de acero inoxidable y los mantiene en vilo, a distancia: stalinificado acero que entrelaza uno a otro los cubanos a través del intervalo siniestro que sirve a la delación par alzar fronteras silenciosas... Bloque gris, Cuba. Cemento armado. Bunker. Guerra secreta...".

 

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Bibliographie

  • Luces y piedras (poemas, 1949)
  • Luz de lágrima (poemas, 1951)
  • La gruta (poemas, 1952)
  • El barranco (1959)
  • Innumerables voces (1964)
  • Sonámbulo del Sol (1971)
  • La barrera fluídica o París escarabajo (1976)
  • Rueda del exiliado (1983)
  • Y Martelar (1983)
  • Fuir La Spirale (1987)
  • Espero La Noche para soñarte, Revolución (2002)

 

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